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Brasília, DF, Brazil
Cláudia Falluh Balduino Ferreira é doutora em teoria literária e professora de literatura francesa e magrebina de expressão francesa na Universidade de Brasília. Sua pesquisa sobre a literatura árabe comunga com as fontes do sagrado, da arte, da história e da fenomenologia em busca do sentido e do conhecimento do humano.

sexta-feira, 12 de julho de 2013

Entrevistando o escritor argelino Hamid Grine. Literatura, política e paixões: "Je ne parle 'bien' que des choses que je connais!.

Hamid Grine, escritor argelino, autor entre outros de Camus dans le narguillé, e Un parfum d'Absinthe já debatidos neste Blog, está de volta conosco desta vez em entrevista. Falando muito francamente de suas impressões sobre o futuro da literatura magrebina, os efeitos e o poder ou a impotência da literatura  diante dos fatos que hoje transtornam o Mundo Árabe e o que resta da Primavera Árabe, Hamid Grine, revela seus planos e a posição da Argélia, que vivamente castigada pelos 130 anos de colonização francesa, observa com cautela os acontecimentos. Hamid Grine é franco e direto, não esconde o sucesso com falsa modéstia: 20.000 livros vendidos em um mês com a biografia que escreveu de Belloumi. É tranchant quanto ao pouco incentivo dado em seu país aos livros, à divulgação e à publicação, e saúda a coragem dos escritores que falam da crise árabe sem medo de represálias. Nesta breve entrevista Hamid deixa claro que do que gosta mesmo é de escrever sobre o que conhece bem! Melhor para nós, seus leitores! 
Aproveitem a entrevista!

Cláudia Falluh: Hamid, vous êtes l'auteur de Camus dans le narguillé, pourriez-vous parler dela réception de ce livre par le public?
Hamid Grine: Ce roman a été très bien accueilli aussi bien en Algérie qu'en France et en Italie. L'histoire est souvent louée pour son originalité : un fils inconnu de Camus, Algérien en plus, c'est à dire Arabe, il fallait trouver, c'est ce qui ressort, au premier chef, des critiques et des remarques quand je donne des conférences ou des ventes-dédicace. 
Claúdia Falluh: De votre expérience actuelle comme  auteur, vos projets pour l'avenir devant la crise qui bouleverse le monde arabe en général et l'Algérie en particulier? 
Hamid Grine: J'ai commencé à écrire dans les années 80. J'ai publié en 86 une biographie, comme tu l'as souligné de Belloumi, le plus grand footballeur algérien de tous les temps. De mon point de vue, cela va de soi. 20 000 exemplaires vendus en un mois. Un record qui dure toujours dans mon pays. Je suis l'un des auteurs algériens les plus prolifiques : 16 livres, et les plus lus  à ce qu'il me semble. Pourquoi? Parce que mes livres parlent de l'Algérie et parlent aux Algériens. En 2014, je publierai un roman qui reviendra sur les massacres de Bentalha, en Algérie en 1977. Je fais d'abord égoistement le deuil de ce qui s'est passé ici et puis après on verra; en fait je ne parle "bien" que des choses que je connais. Par ailleurs, l'Algérie n'est pas encore touchée par la crise. Elle a vécu dix années terribles. Et ça nous a vacciné.
Cláudia Falluh: Croyez-vous que la littérature a un rôle proéminent devant ce qui reste du Printemps arabe?

Hamid Grine: Franchement je ne crois pas que la littérature pourrait changer les choses dans les pays arabes. Ou même ailleurs. il faut rester modeste. Si l'écrivain pourrait être, même à une échelle réduite, la voix de ceux qui n'ont pas de voix, c'est déjà beaucoup!  Pourquioi suis-je si "pessimiste"? A cela plusieurs raisons : les livres ne sont pas promus et diffusés comme il faut : rares sont les émissions de TV ou le journaux qui accordent de l'importance aux livres. Il y a quelques essais qui sont sortis sur le printemps arabe, écrits le plus souvent par des étrangers qui ont une vision exotique des arabes et de leurs révolutions.  Par ailleurs, l'écrivain arabe, à de rares exceptions, est inféodé aux pouvoirs en place, sinon, par peur ou par tradition, il répugne à s'engager, car souvent il n'a pas assez d'éléments, faute d'une presse libre, pour décoder ce qui se passe. Alors pour ne pas être manipulé, il fait l'autruche! Ceci ne m'empêche pas de saluer tous ceux qui risquent leurs vies en faisant entendre leurs voix et leurs plumes. En Algérie, nous avons perdus des centaines d'intellectuels et de journalistes assassinés par les terroristes.
Cláudia FalluhComment la littérature algérienne réagit devant les conflits? Croyez-vous qu'il surgit une nouvelle écriture en temps de convultion, comme dans la littérature algérienne des années 1950?

Hamid Grine: La littérature algérienne est revenue, du moins certains auteurs dont je fais partie (La denière prière, Edition Alpha 2006) sur l'affrontement avec les extrémistes. Quant à la nouvelle écriture, franchement je ne sais pas ce que c'est. Certains parlent de nouvelles écritures en m'incluant, d'autres parlent d'autres écrivains que je trouve apocryphes. De mon point de vue, il y a de bons et de mauvais textes. Rien de plus. La démarcation est là. Des amis comme Boualem Sansal pensent que la littérature algérienne doit se renouveler au risque de disparaitre. Il a peut être raison. Ce n'est pas mon avis.
Cláudia Falluh: Vous faites toujours ce lien exceptionnel entre le sport et la littérature? 
Hamid Grine: A la base j'étais journaliste sportif, le premier et le dernier d'ailleurs à avoir écrit 7 livres sur le sport. ce qui m'a valu mon quart d'heure de gloire. Jusqu'à maintenant on me fait parler sur ce domaine. Le dernier en date est le grand journal français L'équipe qui va sortir un article le 26 juillet sur un grand boxeur algérien que j'ai connu. Allez je vous le dis : je suis fan de l'équipe du Brésil, depuis l'époque de Pelé, Garrincha  Rivelino, Tostao jusqu'à aujourd'hui. Au delà du foot, j'aime le Brésil avec ses rythmes et sa diversité. Il y a un rythme brésilien, la samba, qui me fait croire que le Brésil est un pays à aimer et à découvrir.
J'ai été en AFSUD pour la coupe du monde. Peut-être  viendrai-je au Brésil, et je serai heureux de voir celle qui fait avec modestie et talent la promotion de la littérature maghrébine.
Mes hommages chère Claudia.