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Brasília, DF, Brazil
Cláudia Falluh Balduino Ferreira é doutora em teoria literária e professora de literatura francesa e magrebina de expressão francesa na Universidade de Brasília. Sua pesquisa sobre a literatura árabe comunga com as fontes do sagrado, da arte, da história e da fenomenologia em busca do sentido e do conhecimento do humano.

terça-feira, 23 de julho de 2013

Entrevistando a escritora argelina Fatima Kadi-Bakhaï. Memória feminina como dom do espírito através da literatura.



A escritora argelina Fatima Kadi- Bakhaï, autora da trilogia Izuran.

Já nos contava Hesíodo, na Teogonia, que Gaia (a terra) cria para si um consorte, Urano, (o céu) e com ele estabelece uma grandiosa descendência: são os Titãs. Dentre estes filhos titânicos está uma Titânida: Mnemósine. No universo mitológico grego ela é a própria personificação da memória. 
E o que é a memória? Podemos estipular cientificamente. Podemos também estabelecer categorias: memória pessoal, memória de fatos do passado, memória dos fatos do presente, memória de um povo, de uma família de uma casa, de um amor, de um ato da existência. Memória é a aquisição, conservação e evocação de informações. Distanciemo-nos dos gregos e caiamos no XVIII, e veremos Voltaire dizer, muito sabiamente: "Ce qui touche le coeur se grave dans la mémoire".
Se a memória é a faculdade de conservar e de lembrar-se de estados de consciência passados ou associados, e se podemos considerar também a memória no sentido amplo como cabedal cultural e histórico de um povo, veremos que muitas vezes a mulher é a fonte, entre muitos povos, da lembrança do vivido, aquela que luta para que a memória não se perca. Na luta contra o esquecimento e na renovação constante do vivido na amplitude alucinada e dinâmica do presente, surge a mulher. Não somente no mundo grego, cuja guardiã da memória é uma divindade feminina, Mnemósine, mas em todos os círculos das civilizações, está a mulher  com sua presença às vezes amedrontadora pelo tanto que sabe, quanto apaziguadora, pelo tanto que pode curar com os frutos maduros da experiência de todos: o rememorar e o lembrar. 
Platão dirá que rememorar é para os que esqueceram, mas os perfeitos não perdem jamais a visão da verdade e não necessitam rememorar. Já Plotino dirá que "recordar é para quem esqueceu",  pois os perfeitos, lembram-se.     

O grupo de Estudos Literários Magrebinos da UnB quer  apresentar como pertencendo ao universo literário argelino ligado a lista dos "cultivadores da memória" apaixonados pela história de seu povo e de seu país, a escritora Fatima Kadi-Bakhaï. Em recente passagem pelo Brasil, Fátima instigou a curiosidade do Grupo de Estudos Literários Magrebinos sobre sua obra, sobre o fazer literário feminino. A meu ver esta especialíssima escritora argelina encarna essa figura feminina grega e de todos os tempos e de vários povos que em algum momento da vida atravessa o nosso caminhos e diz:  Foi assim. Somos assim porque começamos assim e passamos por este e este episódio que marcou nossa  existência. Cada um de nós é quem é porque tem suas próprias memórias
Fátima Kadi-Bakhai nos presenteia com uma entrevista em que relata o seu papel ao escrever trilogia Izuran, uma saga em que a memória está sempre presente, memória de um povo através do amor de uma mulher pelas suas raízes.             

Cláudia Falluh: Fatima, vous pouvez nous parler un peu de la trilogie Izuran, (Izuran I, Au pays des hommes libres, Izuran II, les enfants d'Ayye, Izuran III, La sublime porteAlger: Editions Alpha. 2010.)   Comment la mémoire surgit pour vous et qu'est-ce qu'elle représente dans vos romans? 

Fatima Bakhai: Voici ce que j’ai écrit en exergue du roman '”Les enfants d’Ayye” (Ayye est le terme que l’on emploie pour désigner affectueusement une vieille dame que l’on aime, en général la grand-mère...) Ce roman est le second tome d’une trilogie qui a pour titre Izuran. Izuran signifie en berbère “Racines” Cette trilogie est une saga qui raconte l’histoire du peuple algérien depuis le néolithique jusqu’à la veille de l’occupation française. Après, l’histoire est plus connue et j’en ai traité dans d’autres romans.  L’histoire de mes ancêtres n’intéresse sans doute que moi. Les autres descendants ne veulent pas la connaitre. Cette histoire les gêne. Elle les oblige à se regarder sous un autre angle...qui les dérange! Ils préfèrent la stabilité et le confort d’une histoire immédiate qui occulte les épopées vécues par ces aïeux dont on ne revendique pas la mémoire: une réticence atavique, comme un secret honteux dont on ne connait plus très bien les détails et dont la seule évocation sème un trouble diffus que  ll’on s’empresse de nier! Génération après génération, depuis l’aube des temps, ils ont pourtant vécu ces ancêtres, emportés par la tourmente d’un destin qu’ils n’avaient pas prévu. Trop peu nombreux sur une terre immense, trop rebelles à toute autorité, ils n’ont pas su, pas pu s’unir. Ces Imazighen, ces “hommes libres” comme ils aimaient à se désigner, n’osaient pas s’affranchir de leurs tribus. Ils se battaient pour des libertés qui engendraient la dépendance. Mais, s’ils ont été souvent vaincus, ils n’ont jamais perdu leur âme...”

Cláudia Falluh: C'est grâce aux historiens et à la littérature que l'histoire d'un peuple peut être toujours revisitéeA votre avis, Izuran, entre réveille la mémoire des Algériens, envers son histoire richissime qui antecède la conquête musulmane, mais qui risque de se perdre?     
      
Fatima Bakhaï: C’est un des problèmes des algériens: ne pas s’approprier leur Histoire dans son intégralité! C’est à dire aller au-delà de la conquête musulmane! Dans Izuran j’essaie par le biais romanesque d’expliquer d’où viennent par exemple certaines de nos traditions, de nos coutumes etc... Je ne suis ni historienne, ni ethnologue bien sûr. Je ne passe pas par la science mais par l’émotion. Je ne me sens investie d’aucune “mission par rapport aux ancêtres” mais il me semble que savoir d’où l’on vient, qui on est vraiment, réconcilie, unit et aide à aller de l’avant.

Com extrema gentileza, Fátima Bakhai enviou-nos um belo texto que os leitores poderão ler abaixo, um conto para crianças  "L'oiseau aux mille couleurs". Fatima nos diz a respeito deste conto:

Fatima Bakaï:  . Quant aux histoires pour enfants qui ont un but clairement éducatif je ne résiste pas à vous envoyer l’une d’elles que j’ai écrite en pensant au Brésil alors que rien ne prévoyait mon voyage!

 É para junto deste universo de emoção, verdades e história argelina, assim como fantasia  de mil cores para crianças  que convidamos o leitor deste blog. Aproprie-se deste excelente texto que a autora argelina nos envia e faça uma bela viagem por esta história emocionada, narrada por uma voz feminina. 
Grand merci, Fatima Kadi-Bakhaï! Vous êtes toujours la bienvenue au Brésil! 

Outros romances de Fatima Bakhaï: 
Oran après la mer, (Après la Lune, 2011)
Dounia. ( L'Harmattan)

H I S T O I R E   D E    L’O I S E A U   A U X   M I L L E   C O U L E U R S

   Un jour, un voyageur rapporta de terres lointaines, un bel oiseau inconnu. Il le plaça dans sa volière et se plaisait à le faire admirer par tous ses amis :
-Voyez comme il est beau, disait-il, les couleurs de son plumage sont féériques et son chant absolument sublime ! C’est une espèce rare, ajoutait-il.
L’oiseau aux mille couleurs, en entendant ainsi vanter ses mérites, s’étonnait chaque fois : « Comment peut-il affirmer que je fais partie d’une espèce rare, se demandait-il, dans mon pays, il y a des milliers d’oiseaux comme moi. Mes couleurs n’ont rien d’extraordinaire non plus, il y en a de bien plus belles, quant à mon chant, mes frères se moquaient toujours de moi en prétendant qu’il manquait d’harmonie ! Il faut croire qu’en changeant de contrée j’ai aussi changé de qualités ! »
Or, l’oiseau aux mille couleurs ne croyait pas si bien dire car, dans la volière, les oiseaux, qui y étaient tous nés, l’observaient depuis son arrivée.
-Avez-vous vu le nouveau ? Chuchota un jour le perroquet gris, je le trouve bien prétentieux, pas une seule fois il ne s’est adressé à nous !
-Peut-être, dit le petit serin jaune, ne comprend-il pas notre langue !
-Tout de même ! répliqua l’ara bleu, il pourrait faire un effort !
-C’est vrai ! Enchaîna la perruche, il ne peut prétendre vivre parmi nous sans connaître notre langue !
-J’ai entendu dire, ajouta le cacatoès, que tous ces oiseaux venus d’ailleurs ne sont pas très intelligents, enfin, pas comme nous ! Voyez son bec, il est large et aplati avec comme une bosse dessus, c’est un signe d’arriération et c’est affreux !
-Et son plumage ! reprit le perroquet gris, toutes ces couleurs mélangées, quelle vulgarité !
             L’oiseau aux mille couleurs entendait tout, comprenait tout mais ne disait rien. Il aurait pu parler mais il savait que son accent aurait encore fait l’objet de railleries cruelles. L’oiseau aux mille couleurs souffrait et sa souffrance était profonde. Il regrettait d’abord amèrement d’avoir succombé à la convoitise. Dans sa forêt natale, au-delà des mers, il n’avait pu résister à l’attrait d’une pomme. C’était pour lui un fruit nouveau. Son parfum délicat, sa forme, sa couleur lui avaient fait perdre la notion de danger et, pour s’en saisir, il s’était avancé sans voir le piège dans lequel elle était posée. La cage s’était refermée d’un coup sec.
C’est ainsi que l’oiseau aux mille couleurs avait changé de continent. Ici, tout était différent : les arbres et les fleurs, les bruits et les odeurs et le ciel et le goût de l’eau et la pluie et le vent. L’oiseau aux mille couleurs avait froid, il avait faim aussi car il n’arrivait pas à s’habituer à la nourriture. Les graines étaient fades, les fruits insipides et les vermisseaux sans consistance aucune. Alors, l’oiseau aux mille couleurs s’installa sur la plus haute branche d’un vieux chêne et resta là, sans bouger, la tête sous son aile pour ne rien voir, ne rien entendre. Quand il avait trop pleuré, il fermait les yeux et tentait de retrouver dans ses rêves sa forêt natale, ses parents, ses amis, les jeux et les rires, les chants de l’aube et ceux du crépuscule, la terre généreuse où il suffisait de gratter pour s’offrir un festin.
Un jour, le petit serin jaune voleta jusqu’à lui.
-          Me permets-tu, lui dit-il, de me poser sur ta branche ?
-          Si cela peut te faire plaisir, je n’y vois pas d’inconvénient, répondit l’oiseau aux mille couleurs un peu étonné.
-          Mais tu t’exprimes très bien ! s’exclama le petit serin, pourquoi ne nous parles-tu jamais ?
-          Parce que vous ne voulez pas m’écouter tout simplement ! J’ai entendu toutes vos conversations à mon propos, vous ne voulez pas de moi et il me serait bien difficile d’imposer ma présence !
-          Oh ! je comprends, soupira le petit serin, tout ceci est bien triste !
Il se tut quelques instants et reprit :
-Veux-tu être mon ami ?
-Tu es gentil, petit oiseau jaune, mais je crains que mon amitié ne te porte préjudice auprès des autres oiseaux de la volière !
Le petit serin, tout content, se mit à rire et son rire était comme les premières gouttes de pluie bienfaisantes après la sécheresse. Pour la première fois depuis qu’il était dans ce pays, l’oiseau aux mille couleurs sourit.
-Tu sais ; dit le serin, je suis né dans cette volière et mes parents y sont nés aussi. Je ne connais rien d’autre que ce paysage. J’aimerais tant que tu me racontes ton pays, ta forêt, les montagnes et les vallées, les fleuves et les océans !
L’oiseau aux mille couleurs éprouva une grande tendresse pour ce petit serin. Il lui caressa la tête du bout de son aile où le soleil allumait des flammes d’or et promit :
-          C’est d’accord, petit oiseau jaune, si tu veux, je te raconterai ce que j’ai vu, ce que je crois savoir et ce que je sais vraiment.
Et ainsi, chaque jour, le petit serin jaune venait écouter les histoires de l’oiseau aux mille couleurs. Il s’émerveillait souvent, éprouvait parfois de la peine mais ne se lassait jamais. Or, dans la volière, les habitants avaient remarqué les allées et venues du petit serin et cela ne leur plaisait pas du tout. Ils le surveillèrent, le suivirent et un jour, la perruche verte l’interpella :
-          Nous savons que tu fréquentes « l’étranger » et nous tous, ici, nous nous inquiétons beaucoup pour toi.
-          Vous avez tort, répondit le petit serin jaune, et je vous trouve bien méchants de le mettre ainsi en quarantaine !
-          Oh ! le petit impertinent ! s’exclama la perruche verte, et elle prit à témoins tous les autres oiseaux, voyez comme il est insolent ! c’est sûr, cet étranger de malheur a une mauvaise influence sur notre petit serin d’habitude si gentil !
-          Non ! non ! s’écria le petit serin, je n’ai pas changé envers vous mais je vous trouve tout de même injustes ! L’oiseau aux mille couleurs souffre beaucoup à cause de votre attitude. Il vient de loin et ne connaît personne ici mais il sait des choses que vous ne soupçonnez même pas ! Il a voyagé, il parle plusieurs langues ! Ses habitudes, ses traditions sont différentes des nôtres, c’est vrai, mais elles n’en sont pas moins respectables et puis…
Mais le petit serin n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Un oisillon, tout juste né, venait de tomber de son nid et ses parents poussaient des cris de douleur déchirants. Tous voulurent se porter à son secours mais ils s’arrêtèrent soudain avec des tremblements d’horreur : au sol, glissant lentement et silencieusement sur les feuilles mortes, un énorme serpent noir, sûr de lui, se dirigeait vers l’oisillon. C’est alors qu’on entendit un cri que nul n’avait jamais entendu. L’oiseau aux mille couleurs qui avait vu toute la scène plongea comme un météore sur le serpent surpris, enserra son cou dans son bec puissant et ne lâcha prise qu’au moment où le serpent, vaincu, demanda grâce et s’enfuit à toute vitesse. L’oisillon était sauvé. Tous, encore choqués par la tragédie qu’ils venaient de vivre se taisaient mais le petit serin jaune brisa soudain le pesant silence :
-Bravo ! Bravo ! s’écria-t-il, fou de joie.
Les autres se regardèrent, penauds, puis, le père de l’oisillon, l’oryx qu’on appelle aussi le grenadier, s’adressa à l’oiseau aux mille couleurs :
-          Oiseau venu de loin, dit-il très ému, je te remercie. Je te serai éternellement reconnaissant et permets-moi, à partir de ce jour, de t’appeler mon ami.
Tous les oiseaux poussèrent des  cris d’allégresse. On demanda pardon à l’oiseau aux mille couleurs, on le porta en triomphe, on lui offrit des cadeaux… Tous voulaient entendre ses histoires. L’oiseau aux mille couleurs était enfin admis et son bonheur était immense.
-          Au fait, dit la perruche verte au petit serin jaune quand le calme fut revenu, tu n’avais pas terminé ta phrase tout à l’heure, que voulais-tu nous dire ?
Le petit serin jaune eut un sourire coquin,  se fit un peu prier puis révéla :
      - Nous sommes tous nés ici, nos parents aussi, mais les parents de nos parents et tous nos ancêtres viennent du même pays que l’oiseau aux mille couleurs !

 



sexta-feira, 12 de julho de 2013

Entrevistando o escritor argelino Hamid Grine. Literatura, política e paixões: "Je ne parle 'bien' que des choses que je connais!.

Hamid Grine, escritor argelino, autor entre outros de Camus dans le narguillé, e Un parfum d'Absinthe já debatidos neste Blog, está de volta conosco desta vez em entrevista. Falando muito francamente de suas impressões sobre o futuro da literatura magrebina, os efeitos e o poder ou a impotência da literatura  diante dos fatos que hoje transtornam o Mundo Árabe e o que resta da Primavera Árabe, Hamid Grine, revela seus planos e a posição da Argélia, que vivamente castigada pelos 130 anos de colonização francesa, observa com cautela os acontecimentos. Hamid Grine é franco e direto, não esconde o sucesso com falsa modéstia: 20.000 livros vendidos em um mês com a biografia que escreveu de Belloumi. É tranchant quanto ao pouco incentivo dado em seu país aos livros, à divulgação e à publicação, e saúda a coragem dos escritores que falam da crise árabe sem medo de represálias. Nesta breve entrevista Hamid deixa claro que do que gosta mesmo é de escrever sobre o que conhece bem! Melhor para nós, seus leitores! 
Aproveitem a entrevista!

Cláudia Falluh: Hamid, vous êtes l'auteur de Camus dans le narguillé, pourriez-vous parler dela réception de ce livre par le public?
Hamid Grine: Ce roman a été très bien accueilli aussi bien en Algérie qu'en France et en Italie. L'histoire est souvent louée pour son originalité : un fils inconnu de Camus, Algérien en plus, c'est à dire Arabe, il fallait trouver, c'est ce qui ressort, au premier chef, des critiques et des remarques quand je donne des conférences ou des ventes-dédicace. 
Claúdia Falluh: De votre expérience actuelle comme  auteur, vos projets pour l'avenir devant la crise qui bouleverse le monde arabe en général et l'Algérie en particulier? 
Hamid Grine: J'ai commencé à écrire dans les années 80. J'ai publié en 86 une biographie, comme tu l'as souligné de Belloumi, le plus grand footballeur algérien de tous les temps. De mon point de vue, cela va de soi. 20 000 exemplaires vendus en un mois. Un record qui dure toujours dans mon pays. Je suis l'un des auteurs algériens les plus prolifiques : 16 livres, et les plus lus  à ce qu'il me semble. Pourquoi? Parce que mes livres parlent de l'Algérie et parlent aux Algériens. En 2014, je publierai un roman qui reviendra sur les massacres de Bentalha, en Algérie en 1977. Je fais d'abord égoistement le deuil de ce qui s'est passé ici et puis après on verra; en fait je ne parle "bien" que des choses que je connais. Par ailleurs, l'Algérie n'est pas encore touchée par la crise. Elle a vécu dix années terribles. Et ça nous a vacciné.
Cláudia Falluh: Croyez-vous que la littérature a un rôle proéminent devant ce qui reste du Printemps arabe?

Hamid Grine: Franchement je ne crois pas que la littérature pourrait changer les choses dans les pays arabes. Ou même ailleurs. il faut rester modeste. Si l'écrivain pourrait être, même à une échelle réduite, la voix de ceux qui n'ont pas de voix, c'est déjà beaucoup!  Pourquioi suis-je si "pessimiste"? A cela plusieurs raisons : les livres ne sont pas promus et diffusés comme il faut : rares sont les émissions de TV ou le journaux qui accordent de l'importance aux livres. Il y a quelques essais qui sont sortis sur le printemps arabe, écrits le plus souvent par des étrangers qui ont une vision exotique des arabes et de leurs révolutions.  Par ailleurs, l'écrivain arabe, à de rares exceptions, est inféodé aux pouvoirs en place, sinon, par peur ou par tradition, il répugne à s'engager, car souvent il n'a pas assez d'éléments, faute d'une presse libre, pour décoder ce qui se passe. Alors pour ne pas être manipulé, il fait l'autruche! Ceci ne m'empêche pas de saluer tous ceux qui risquent leurs vies en faisant entendre leurs voix et leurs plumes. En Algérie, nous avons perdus des centaines d'intellectuels et de journalistes assassinés par les terroristes.
Cláudia FalluhComment la littérature algérienne réagit devant les conflits? Croyez-vous qu'il surgit une nouvelle écriture en temps de convultion, comme dans la littérature algérienne des années 1950?

Hamid Grine: La littérature algérienne est revenue, du moins certains auteurs dont je fais partie (La denière prière, Edition Alpha 2006) sur l'affrontement avec les extrémistes. Quant à la nouvelle écriture, franchement je ne sais pas ce que c'est. Certains parlent de nouvelles écritures en m'incluant, d'autres parlent d'autres écrivains que je trouve apocryphes. De mon point de vue, il y a de bons et de mauvais textes. Rien de plus. La démarcation est là. Des amis comme Boualem Sansal pensent que la littérature algérienne doit se renouveler au risque de disparaitre. Il a peut être raison. Ce n'est pas mon avis.
Cláudia Falluh: Vous faites toujours ce lien exceptionnel entre le sport et la littérature? 
Hamid Grine: A la base j'étais journaliste sportif, le premier et le dernier d'ailleurs à avoir écrit 7 livres sur le sport. ce qui m'a valu mon quart d'heure de gloire. Jusqu'à maintenant on me fait parler sur ce domaine. Le dernier en date est le grand journal français L'équipe qui va sortir un article le 26 juillet sur un grand boxeur algérien que j'ai connu. Allez je vous le dis : je suis fan de l'équipe du Brésil, depuis l'époque de Pelé, Garrincha  Rivelino, Tostao jusqu'à aujourd'hui. Au delà du foot, j'aime le Brésil avec ses rythmes et sa diversité. Il y a un rythme brésilien, la samba, qui me fait croire que le Brésil est un pays à aimer et à découvrir.
J'ai été en AFSUD pour la coupe du monde. Peut-être  viendrai-je au Brésil, et je serai heureux de voir celle qui fait avec modestie et talent la promotion de la littérature maghrébine.
Mes hommages chère Claudia.

quarta-feira, 3 de julho de 2013

Lembranças de Bruno Durocher: memórias pelo puro prazer de contar histórias.

« L’écrivain doit aspirer à la sagesse de la connaissance et ne pas se contenter du rôle d’amuseur public. Il faut que le visage soit nu et non masqué. » B. Durocher


Nos anos 1990, lá estava eu andando pelas livrarias parisienses pesquisando sobre a literatura magrebina. Esses passeios eram intercalados por longos cafés nos terraços parisienses, onde tanto olhamos. Eram bons tempos. Nesta época tive a oportunidade de conhecer alguns editores parisienses, dentre eles Bruno Durocher. 

Durocher, (né Bronislaw Kaminski, le 4 mai 1919 à Cracovie, 9 juillet 1996) foi o fundador da revista Caractères juntamente com Jean Tardieu, Jean Follain e André Frénaud.  Mais tarde fundou a Editions Caractères, primeira editora francesa a publicar Fernando Pessoa. E foi lá na Caractères que nos encontramos uma tarde. Ao chegar o velho senhor me recebeu com sua figura misteriosa, calejado de tantas letras e pelos 6 anos prisioneiro em Mauthausen na juventude. A editora aninhava-se em uma sala rústica que abrigava uma grande mesa tosca de madeira, sobre ela vários volumes, papéis e guilhotinas e em cascata inúmeras máquinas impressoras, toda a parafernália de editoração. Esses objetos quase vivos mas também meio adormecidos vibravam em neurastenia em um cômodo medieval sob as vigas de madeira que ornavam o teto meio baixo. Tive a impressão (literal...) que encontraría ali, saindo por uma porta carregando livros recém editados Christine de Pizan ou Montaigne. Conversamos sobre literatura, sobre poesia. Depois tomamos chá. 


Bruno Durocher na sua Caractères.
Bruno Durocher tinha as mãos de um artífice do papel e do livro. Já idoso, os olhos muito azuis irradiavam uma estranha energia hipnótica e paradoxalmente muito jovem. Conversamos muito e lhe apresentei meu original, um recueil de poesias chamado De corps à coeur,  que foi aceito em uma publicação à compte d'auteur, hoje esgotada, infelizmente
Esta edição foi sempre meu talismã. Com prefácio, uma simples página escrita por Tahar Ben Jelloun, lembro-me das palavras de Bruno ao ler o texto: "C'est l'amour, c'est la jeunesse..." Guardo comigo o único exemplar como um amuleto porte-bonheur. Na saída, o senhor Durocher me presenteou com seu romance Livre de l'homme, um texto absolutamente emocionante, violento, permeado de uma verdade absoluta que transtorna ainda hoje esta sua perene e admirativa leitora. Devorei-o no vôo de volta para o Brasil.
Segue um de meus poemas deste já antigo "De corps à coeur".

Mes mains sont les visiteuses assidues de ton corps,
Ton corps élancé, vorace,
Matin lumineux et troublant.

Mes mains sont comme des perles dans les tiennes,
Dans tes mains brunes et grandes,
Messagères de caresses insolites,
Caresses rusées et surprenantes.

Tes mains se promènent curieuses sur mon corps,
Qui cherchent l’aube rosée de mon désir,
Qui cueillent la surprise de mon coeur endormi
Et le réveil de la peau distraite.

L’absolu du plaisir sous tes mains laborieuses,
Tes mains sur mon corps de feu et de sel,
Dans mes secrets de chair et de rose,
Dans mon territoire ami de jouissance et de cri.

ou 


L’étranger.
                                                           Pour Atiq.  Bleu sur neige.

Toi, venu de loin guérir la plaie,
domine ,
crie,
sème...Oh, sème...

Toi, l’étranger,
Ton coeur est ma patrie,

Habillée de songes,
J’abrite ton corps dans une minute de ma destinée .

Maintenant, la gazelle retrouvée,
            Mangeons des dattes sous la tente.

Ensuite,
tu partiras.

Hoje estou em busca de novo editor para De corps à coeur. Encontrarei? Não sei. A poesia anda esquecida. Publicá-la é quase um ato de bravura, e Bruno Durocher não existe mais neste mundo; ele que, ousado, publicou tanto Fernando Pessoa como também uma desconhecida (como o é ainda hoje) poetiza brasileira que escrevia em francês. Hélas... Abaixo a carta de nosso primeiro contato.



Segue  um link http://temporel.fr/Bruno-Durocher que permitirá ao leitor deste Blog conhecer mais sobre a obra de Durocher, com um belo texto de Anne Mounic sobre as lutas tremendas deste polonês que fez da França seu abrigo e seus escritos sobre a dor infinita da existência e sua grande juventude jamais extinta, sempre uma chama nos olhos muito azuis, hipnóticos, apesar de sua história sofrida. . Meu desejo aqui aqui foi contar uma história e reverenciar a memória deste que foi um atento interlocutor. Bons tempos...

Pergunto aos meus botões como o mago da rue de l'Arbalète, esquina com a rue Moufetard veria hoje de dentro de sua oficina de paredes antigas as edições de e-book, o livro digital fascinante, que se lê através de uma lousa luminosa, leve e suave, que manda para o passado as toneladas de ferro e madeira que compõem uma editora... Acho que veria - com seus olhos sempre muito jovens -, a força do presente iluminando o devir com uma força  transtornadora, cristalina e absolutamente crente nos valores do futuro.  Que será, será.        
      Por Cláudia Falluh.